— 2 novembre 2022 | Portrait
Ensemble, nous sommes Ubisoft Québec : Wissam, conseiller stratégique à la direction générale
Si la plupart des employé·es d’Ubisoft Québec arrivent au studio avec un sac à dos ou une boîte à lunch, Wissam Zeidan, lui, débarque avec sa valise.
Embauché au début de l’été en tant que conseiller stratégique à la direction générale, Wissam est un exemple criant de la métamorphose du milieu du travail à la suite de la pandémie : il travaille à Québec, mais habite Montréal.
Et bien qu’il soit de passage dans la Capitale-Nationale environ une fois par mois, la plupart du temps, son quotidien ressemble à ce que l’on a tous vécu pendant les grandes fermetures covidiennes.
Les rencontres à distance et l’omniprésence de Teams ne sont donc rien pour déboussoler Wissam, qui y voit une continuité après deux années chez lui à faire du télétravail, et ce, malgré quelques appréhensions au départ.
« Ça se passe beaucoup mieux que j’imaginais. Parce que, comme plein de personnes, je m’étais fait des plans ! Entre le moment où j’ai signé mon contrat et où j’ai commencé, il s’est passé environ un mois. J’ai eu le temps d’y penser, de me demander si ça allait fonctionner à distance. Bref, je m’étais un peu fait mes films, mais, au final, ça se passe vraiment, vraiment bien », souligne-t-il lors d’une rencontre au studio à la fin septembre.
Dans un sens, on pourrait penser que l’idée de poursuivre le télétravail avait entre autres incité Wissam à postuler pour un emploi « à distance » chez Ubisoft Québec, mais la réalité est tout autre… et pas mal plus rigolote.
« L’offre, quand je l’ai vue, c’est quelqu’un qui me l’avait envoyée. Ça matchait vraiment bien avec mon profil et, en fait, il y a très rarement des offres comme ça qui passent chez Ubisoft ou dans l’industrie du jeu vidéo. J’ai donc postulé ! Mais je me suis rendu compte à la fin, une fois que j’avais envoyé mon CV, que c’était à Québec… Je ne savais pas que c’était à Québec ! », admet-il entre deux éclats de rire.
Le hasard fait toutefois bien les choses. Car après avoir soumis sa candidature quelques fois par le passé, sans succès, pour d’autres postes chez Ubisoft, c’est finalement l’offre qui allait lui permettre d’intégrer les rangs de l’entreprise, après un peu plus de deux années et demie passées chez Hydro-Québec en tant que conseiller stratégique de la directrice environnement.
Un peu comme un médecin
Mais qu’est-ce que ça fait, au juste, un conseiller stratégique à la direction générale ?
Wissam sourit en entendant la question, qu’il anticipait visiblement depuis déjà quelques minutes.
« C’est sûr que ce n’est pas un poste qui est facile à décrire concrètement. En fait, oui, c’est facile de le décrire, c’est plus que l’intitulé du poste est très flou pour les gens. Un conseiller stratégique, ça conseille quoi ? La stratégie de quoi ? », lance-t-il d’entrée de jeu.
« En fait, le conseiller stratégique, dans le rôle qu’il a, il accompagne une personne. Là, en l’occurrence, c’est l’équipe exécutive et plus spécifiquement notre directrice générale, Nathalie, que j’accompagne sur tout un ensemble de dossiers qui sont importants pour Ubisoft Québec. Ça peut aller de la planification stratégique du studio à l’organisation de grandes rencontres entre directeur·trices généraux·ales pour favoriser la collaboration des studios canadiens, en passant par un travail de réflexion pour structurer la gouvernance de la marque Assassin’s Creed », précise Wissam.
En quelque sorte le bras droit de l’exécutif, il aide notamment l’équipe de direction à planifier ses priorités et celles de l’entreprise, « en fonction de nos défis, mais aussi de ce qu’on voit dans notre environnement interne et externe ».
« Mon rôle, c’est aussi d’essayer de faire en sorte que les gens aient un focus sur les bonnes affaires. C’est-à-dire, qu’on travaille sur les bonnes choses, mais surtout, qu’on n’en fasse pas trop et qu’on respecte nos capacités. Souvent, on peut avoir tendance à partir dans tous les sens, à vouloir en faire trop, puis, au final, les choses n’atterrissent pas vraiment », indique Wissam.
Il parle ainsi de son quotidien de conseiller stratégique comme d’un rôle « tout-terrain », qui vise à accompagner la direction, mais aussi d’autres membres du studio.
« C’est quelque chose que j’aime vraiment et que je trouve qui est sympa après trois mois chez Ubi : je touche à des sujets très différents. Parfois, je vais travailler avec les finances, les ressources humaines, les communications ou encore avec Marc-Alexis [Côté] sur des sujets de production. C’est intéressant, parce que je touche à des domaines variés », soutient le Montréalais d’adoption.
Ainsi, si Wissam avait à vulgariser à l’extrême son rôle, il comparerait sa mission chez Ubisoft Québec un peu à celle d’un médecin, qui doit poser des diagnostics et proposer ensuite les meilleures solutions, « les meilleurs remèdes ».
« C’est une personne qui doit être dans l’écoute ; écouter c’est quoi les enjeux, c’est quoi les symptômes, pour être capable de poser les bonnes questions et mettre le doigt sur le bon problème », résume-t-il.
Poser les bonnes questions
Lorsqu’on s’assoit avec Wissam, on n’a d’ailleurs pas le choix de voir que le parallèle avec un professionnel de la santé, voire un omnipraticien, mérite d’être tracé.
Le Français dégage un calme naturel, expose ses idées avec précision et personne ne peut douter de lui lorsqu’il se décrit comme quelqu’un d’organisé et de très analytique, deux compétences essentielles à tout conseiller stratégique qui se respecte.
Quant à ses années d’expérience en consultation pour des entreprises aussi nombreuses que variées, elles lui ont conféré un côté touche-à-tout qui s’avère bien pratique depuis son passage chez Ubisoft Québec.
« J’ai travaillé en banque, en finance. J’ai travaillé en divertissement par exemple pour Moment Factory. J’ai travaillé pour des dépanneurs, des stations-service. J’ai travaillé pour des clients différents, mais le point commun entre tout ça, c’est que tu n’es jamais vraiment expert, soit du secteur, soit des sujets sur lesquels tu es. Mais moi je pense que dans mon rôle justement, mon but ce n’est pas d’être expert », élabore Wissam.
Analytique de jour… créatif de soir
En connaissant la multidisciplinarité assumée de Wissam, c’est donc une demi-surprise de découvrir qu’une fois le soir venu, notre nouveau collègue troque ses habits de conseiller stratégique… pour ceux de photographe et de musicien !
« Dans ma famille, on est six. J’ai deux sœurs, un frère. Et globalement, tout le monde a plus ou moins une passion artistique. Pour une de mes sœurs et ma mère, c’est même leur métier ! Donc, c’est sûr que j’ai baigné là-dedans », confie-t-il.
Chez Wissam, la fibre artistique s’est toutefois imposée un peu « sur le tard ». Après avoir apprivoisé la guitare au début de la vingtaine, Wissam s’est mis à la photo quelques années plus tard, à son arrivée à Montréal.
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« C’est venu assez naturellement, parce que, je me disais : “Tiens, ça va être l’occasion de rencontrer des gens”. Parce que quand je suis arrivé ici, je ne connaissais personne. Je n’avais pas d’ami et, se refaire des amis, ce n’est pas forcément facile ! La photo, ça a donc été un moyen de rencontrer des gens et de découvrir la ville, de découvrir Montréal. Et ça ne m’a pas quitté depuis », partage-t-il.
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Il suffit d’ailleurs d’un coup d’œil sur sa page Instagram pour constater que Wissam ne manque pas de s’investir à fond dans ce qu’il entreprend. Et ce, qu’il soit question de passions, de carrière ou de parcours de vie.
Ouvrir de nouvelles portes
C’est notamment le cas lorsqu’il a décidé de partir de France pour venir s’installer à Montréal il y a quatre ans. Il avait alors été conquis par la métropole lors d’une visite chez sa sœur, qui y habitait à l’époque.
« Je suis arrivé à Montréal et j’ai vu les espaces verts, la gentillesse des personnes. J’ai réalisé qu’on pouvait vivre dans une grande ville où il y avait de belles opportunités professionnelles, tout en ayant un cadre de vie agréable. Paris, c’est une très belle ville, mais pour celles et ceux qui y sont allé·es, on ne peut pas dire que c’est un cadre très reposant », se remémore-t-il.
Au-delà du milieu de vie plus équilibré, Wissam entretenait aussi le désir de trouver au Canada une « mentalité un peu plus ouverte », notamment sur le plan professionnel.
« Je trouve qu’en France, on a tendance à mettre les gens dans des boîtes selon les codes, les diplômes que tu as. En contrepartie, ce que j’avais comme perception ici au Canada et au Québec, c’était que si tu te donnais les moyens et que si, entre guillemets, tu faisais tes preuves, tu pouvais peut-être ouvrir des portes que tu ne pourrais pas ouvrir en France », explique-t-il.
Des portes qui l’ont mené jusque chez Ubisoft Québec, où une autre belle aventure ne fait que commencer pour Wissam. Une aventure qui sera sans doute aussi enrichissante pour lui que pour l’ensemble de notre studio.
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